fr
Connexion
Inscription

Récapitulatif

Votre panier est vide :-(
Accueilarticle blog

La couleur, c’est la vie !

06/02/2025
Jusqu'à l'époque du peintre Delacroix, on pensait que l'on pouvait devenir dessinateur mais que l'on naissait “coloriste” : l'art de la couleur était donc inné et intuitif. Depuis bien des choses ont changé et une science des couleurs a vu le jour. Goethe, Runge, Bezold, Chevreul, Holzel et Itten… y ont fortement contribué. Mais pour les artistes, comme pour les jardiniers, c'est l'effet des couleurs qui est décisif et non pas la réalité des couleurs telles qu'elles sont étudiées par les physiciens et les chimistes.
La couleur, c’est la vie !
Bien avant l'ère chrétienne, les hommes savaient jouer avec les couleurs. Au Moyen-Age, les maîtres verriers excellaient dans l'art de construire des vitraux aux couleurs réputées incomparables, jouant à la fois de la couleur, de la lumière et de l'ombre en utilisant essentiellement les tons simples et purs. Dès le XVème siècle apparaissent dans les peintures, les tons éteints contrastants avec les tons lumineux, les tons clairs avec les tons obscurs développant de multiples nuances. Quant aux peintres romantiques, ils sauront utiliser les nuances pour donner vie à leurs tableaux.
A sens, un contraste de couleurs complémentaires : le jaune et le violet

Le cercle chromatique de Newton

Au XVIIe siècle, renonçant au principe d'organisation linéaire des couleurs (de la plus claire à la plus foncée), le physicien anglais Isaac Newton propose un nouveau système des couleurs ; le cercle chromatique qui comporte sept couleurs (comme les 7 notes de la gamme musicale) : le rouge, l'orange, le jaune, le vert, le bleu, l'indigo, le violet. Par ses expérimentations à l'aide d'un prisme, il comprend que les couleurs ne sont pas des modifications de la lumière blanche, mais que la lumière blanche est constituée de lumière colorée.

La théorie des couleurs de Goethe

Cent ans après Newton, le poète allemand, Goethe s'interroge sur les couleurs car lors d'un voyage en Italie, il est étonné par les difficultés qu'ont les artistes à exprimer les coloris et leurs harmonies colorées : couleurs chaudes, couleurs froides… Dans son ouvrage de la Théorie des couleurs, il développe son système à partir du contraste élémentaire entre le clair et le foncé (qui ne joue aucun rôle chez Newton). Pour Goethe, seuls le jaune et le bleu sont perçus comme des couleurs entièrement pures. Le jaune est très comparable à la clarté (proche de la lumière) et le bleu est apparenté à l’obscurité (proche de l’ombre). Si son analyse des couleurs est plus artistique et plus sensorielle que celle développée par Newton (plus physique), elles se complètent.

Le triangle des couleurs

En 1793, Gœthe esquisse son triangle dans lequel il dispose le jaune et le bleu en triangle avec le rouge placé au sommet. Il caractérise cet “effet de rouge” comme le “plus haut degré” de la série de couleurs qui va du jaune au bleu et lui oppose, au bas du cercle, le vert qui naît du mélange de jaune et de bleu. Le cercle est complété du côté ascendant par un orange et du côté descendant par un violet.
Un contraste de feuillages avec des couleurs complémentaires : le vert et le rouge.

La perception des couleurs

Pour Gœthe, les couleurs sont sensationnelles. Elles sont liées aux sensations et aux émotions de l'être humain qui les perçoit. Ce n'est pas une analyse physique des couleurs, mais une analyse sensuelle et psychologique. Ainsi sur son cercle chromatique, il y a un côté positif allant du jaune au rouge. Et ces couleurs positives sont chargées de sensations, d'émotions. Ainsi, le jaune évoque lumière, clarté, force, chaleur, proximité, vitalité. Les couleurs du côté positif “évoquent une atmosphère d’activité, de vie, d’effort”, le jaune est “prestigieux et noble” et procure une “impression chaude et agréable”. Les couleurs du côté négatif déterminent un sentiment d’inquiétude, de faiblesse et de nostalgie, le bleu donne une sensation de froid, de dépouillement, d'ombre, d'obscurité, d'éloignement, et d'attirance. L’effet de puissance naît lorsque jaune, rouge-jaune et pourpre dominent ; l’effet de douceur est déterminé par le bleu et les couleurs voisines.
La pelouse est le plus bel écrin pour vos compositions, comme à Sens. Ici, un contraste de quantité caractérisé par une juxtaposition de tâches de couleurs différentes.

L’intérêt pour la couleur

Au XIXe siècle, se développe un intérêt général pour la couleur, ses lois et ses effets, les impressionnistes mettent l'accent sur l'étude de la lumière du soleil et des modifications qu'elle apporte à la couleur des objets, à l'éclairage des paysages. Ils développement des contrastes : chauds/froids, clairs/obscurs, éteints/lumineux. Puis l'étude des couleurs prend une nouvelle dimension avec les progrès scientifique et technologique : le développement de l'optique, la chimie des couleurs, l'essor de l'industrie textile…Aujourd'hui, la couleur fait appel :
- à la physique : étude des vibrations lumineuses (photons),
- à la chimie : étude des colorants et des solvants,
- à la physiologie : action de la lumière et des couleurs sur le système œil/cerveau,
- à la psychologie : action sur le subconscient et l'esprit. Mais comme les peintres, les jardiniers doivent faire confiance à ce qu'ils voient, à ce qu'ils ressentent plutôt que de rechercher des recettes toutes faites dans les théories. A vos palettes !

Jean-Claude Gauthier

Quel contraste ?

- Le clair-obscur : on utilise deux couleurs de même ton mais de valeur différente.
- Le chaud-froid : on oppose une couleur chaude (jaune, orange, rouge) à une couleur froide (vert, bleu, violet).
- Le contraste des complémentaires : on utilise le jaune en contraste avec sa couleur complémentaire : le violet, pareil pour le rouge et le vert, et pour le bleu et l'orange.
- Les contrastes de qualité (ou camaïeu) : on décline les nuances d'une même gamme de couleur (du blanc au rose clair, puis au rose foncé).
- Les contrastes de quantité : on juxtapose des tâches colorées de différentes importances.

Envie de lire la suite ?