Généralités
Fluorescent, virginal, pur, on associe le blanc au vide, au silence (ne dit-on pas un blanc dans la conversation ?) car il a le pouvoir d'apaiser l'œil. Dans l'imaginaire collectif, un jardin blanc fait référence au classicisme et à la rigueur, contrairement aux massifs polychromes et vifs, source de foisonnement et de mouvement. Est-ce dû à la gamme des fleurs blanches qui est relativement réduite comparée aux autres couleurs, où à l'image de fragilité et d'éphémère que renvoient les fleurs blanches, mais le blanc est une couleur empreinte de mystère. Ce n'est d’ailleurs pas une couleur à proprement dit car il résulte de la combinaison de toutes les autres couleurs. Un corps blanc n'absorbe aucune des radiations lumineuses mais les renvoie toutes ; le blanc, c'est la lumière. Il peut s’associer à toutes les couleurs, mais peut se suffire à lui tout seul.Le pouvoir du blanc
Le blanc peut servir de ton de référence car il résulte de l'addition de toutes les autres couleurs. Ajouté à une couleur donnée, il en détermine son degré de clarté c'est-à-dire sa capacité à renvoyer la lumière. Plus on adjoint du blanc à une couleur, plus celle-ci est claire et inversement pour le noir. Selon le site, et le contexte, le blanc n'aura pas le même effet. Quand il est seul dans un massif monochrome, il apparaît extrêmement pur. En revanche, quand il est associé à d'autres couleurs, il ne les modifie pas, mais il les éclaire, les égaye et les rend plus vives qu'elles ne sont en réalité. Un massif de plantes à floraison blanche éclairera le coin sombre d'un parc, et à contrario donnera en plein soleil une impression de fraîcheur. C'est parce qu'il réfléchit davantage la lumière que les autres couleurs qu'il attire le regard et souligne par la même les couleurs environnantes. Il faut savoir que notre œil est 1000 fois plus sensible au noir et blanc, qu’aux autres couleurs.Variété de formes, de texture
Le monde végétal regorge de plantes à fleurs blanches appartenant à toutes les familles botaniques: petites, fines, tubu-lées, en rosettes, énormes, en boules, ou étoilées… toutes ont le pouvoir d’attirer le regard. Rares sont les fleurs blanc pur, car pour beaucoup, la couleur de la corolle est nuancée de crème, lorsqu'elle n'est pas striée de violet ou de rouge. De plus, les différentes nuances de blanc que l'on peut constater sur une même espèce dans un massif monochrome, viennent également du fait que les couleurs changent au cours de la vie de la fleur : du blanc verdâtre lorsqu'elle est en bouton, au blanc rosé lorsqu'elle va se faner. Plus les inflorescences sont vaporeuses et légères à la manière de voiles, comme dans le cas des gauras ou du gypsophile, plus les massifs sont allégés et aériens. L'effet visuel n'en est que plus marquant. Le résultat est le même avec les épis cotonneux des pennisetum villosum qui dansent à la moindre brise et animent les compositions. Disséminées dans un massif aux couleurs vives, des petites fleurs blanches mettent en valeur les couleurs qu'elles soulignent et font briller. L'effet est inversement le même lorsqu'on incorpore une infime touche de couleur dans un massif blanc de manière à le faire “chanter”. Les fleurs blanches ont la particularité sur les autres, d'être d'autant mises en valeur qu'elles sont placées au milieu d'un feuillage sombre. Les feuillages panachés de blanc ont le même pouvoir que les fleurs blanches. De plus ils font ressortir cette même couleur. Certaines plantes à port léger, vaporeux, ou érigé conviennent parfaitement (verveine bonariensis ou venosa, gilia rubra) mais on peut également utiliser des plantes à la teinte plus “lourde” et saturée comme le pourpre (périlla, basilic…). Vous pouvez également incorporer dans des massifs blancs, des accessoires de couleur (tuteurs, bambous, traverses de chemin de fer peintes…).Entretien
Mais attention, les massifs composés sur la base de floraisons blanches demandent de l’entretien, qui plus est lorsque les fleurs sont grandes. Plus que tout autre, ils demandent un nettoyage régulier, au fur et à mesure de l'état d'avancement de la floraison. En effet, lorsqu'elles fanent, les fleurs blanches brunissent très rapidement, collent et s'agglutinent sur la tige au lieu de tomber, pour peu que la saison soit humide. Dans un massif à dominante de blanc, ces taches brunes éparses, s'imposent visuellement et ont pour effet immédiat de donner à l'ensemble une impression de saleLa nature nous offre une multitude de fleurs blanches en toutes saisons. Symbole de pureté, le blanc exprime l’élégance et le raffinement. Il ajoute toujours luminosité et fraîcheur à un jardin. La perception que nous en avons est cependant modifiée par les couleurs avoisinantes. Tantôt chaleureux lorsqu’il est associé à des feuillages dorés ou pourprés. On peut l’utiliser avec la plupart des couleurs. Un massif de fleurs blanches viendra avantageusement séparer deux couleurs trop saturées. Utilisées à l’ombre, les fleurs blanches ressortent avec splendeur !