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Gazons et pelouses, pour un air plus pur et plus frais

13/02/2025
Si le gazon permet d'amortir le bruit et de filtrer l'eau, il peut également influer sur la qualité de l'air. Régulateur thermique, capteur de gaz carbonique, producteur d'oxygène... Le gazon de graminées possède des caractéristiques particulièrement intéressantes en milieu urbain.
Gazons et pelouses, pour un air plus pur et plus frais

Le gazon rafraîchit l’air

Les îlots de chaleur urbaine (ICU en abrégé) désignent des élévations localisées de températures enregistrées en milieu urbain par rapport aux zones rurales voisines. Au sein d’une même ville, d’importantes différences de températures peuvent être relevées selon la nature de l’occupation du sol, le relief et l’exposition. Les îlots de chaleur sont des microclimats artificiels. L’albédo est la mesure de la capacité d’une surface à refléter l’énergie solaire. C’est un chiffre compris entre 0 et 1 (noir = 0 et blanc = 1). Les villes, majoritairement bétonnées et goudronnées, présentent des surfaces sombres qui se réchauffent ainsi très rapidement au soleil. Les aprèsmidi ensoleillées permettent donc au thermomètre d’afficher des maximums supérieurs aux zones rurales environnantes d’environ 5° C à 7° C en moyenne. La végétation a un rôle de régulateur thermique très important. Les arbres apportent de l’ombre, ce qui ne peut avoir qu’un effet positif. La pelouse a un albédo intéressant variant de 0,25 à 0,30 équivalent à la couverture végétale naturelle. Le gazon refroidit son environnement par le processus d’évapotranspiration. Chaque brin d’herbe agit en tant que refroidisseur évaporatoire. L’effet de refroidissement par l’évapotranspiration des gazons permet d’économiser de l’énergie par les réductions de l’absorption d’énergie exigée pour la climatisation des maisons et des bâtiments adjacents (Johns et Beard, 1985). Un mètre carré de gazon, un jour d’été, perdra par évaporation et transpiration environ 2,69 litres d’eau dans l’atmosphère. Environ 50 % de la chaleur du soleil qui arrive sur les gazons peut être éliminée par ce phénomène de refroidissement par évapotranspiration. Ainsi, 1 m2 de pelouse libère 100 litres d’eau par an ou l’impact de 100 m2 équivaut à 70 tonnes d’air conditionné. Les propriétés de refroidissement des pelouses sont si efficaces que les températures au-dessus des surfaces engazonnées, un jour ensoleillé d’été, seront de 6 à 9°C plus fraîches que le béton ou l’asphalte. (Maryland Turfgrass Survey - An Economic Value Study 1996).

Les chiffres clés

• 1 m2 de pelouse libère 100 litres d’eau par an.
• 100 m2 de pelouse équivaut à 70 tonnes d’air conditionné.
• L es températures au-dessus des surfaces engazonnées, un jour ensoleillé, seront de 6 à 9°C plus fraîches que le béton ou l’asphalte.
• Un gazon entretenu peut capturer 10 à 12 tonnes de CO2/an.
• Une pelouse de 230 m2 produit l’équivalent des besoins en oxygène d’une famille de 4 personnes.

Le gazon contribue à la qualité de l’air :

car il capte du gaz carbonique
Le cycle du carbone correspond à l’ensemble des échanges d’éléments carbonés sur la planète. Le cycle est composé de flux et de puits de carbone. L’activité de l’Homme contribue à l’augmentation annuelle de 6,5 Petagrammes de CO2 / an (6 500 000 000 tonnes). Environ la moitié de ce carbone est réabsorbée par la biosphère (photosynthèse accrue) et les océans par dissolution dans l’eau. Mais 3,2 Pg de CO2 / an ne sont pas séquestrés par les puits de carbone. Ceci contribue à l’augmentation des gaz à effet de serre. Les parties aériennes des graminées gazons composées essentiellement de feuilles vertes sont capables de capter le gaz carbonique tout au long de l’année. Le carbone est capturé dans la plante et séquestré dans le sol par le développement et la décomposition du système racinaire. Les graminées ont un système racinaire fasciculaire fibreux très développé dont la masse est de l’ordre de 1,5 kg de matière sèche au m2, ce qui représente environ 70 % de la masse totale de la plante. (Effect of management intensity on sward productivity of a permanent meadow Stypinski P. Mastalerczuk G. 2002). Une prairie a le potentiel de séquestrer 1,1 tonne de CO2 / an. (Source - The potential for carbon sequestration in grass seed cropping systems in Western Oregan : the state of the science as reported in the literature as of December 2006. - D Rumore, E. Sulzman, W. Young) Un gazon entretenu peut capturer 10 à 12 tonnes de CO2 / an dans ses feuilles et ses racines. Ainsi, à surface du sol égale, les gazons permettent une séquestration de CO2 dans le sol deux fois plus importante que celle d’une forêt de feuillus de 120 ans et autant qu’une plantation de conifères de 25 ans. Il existe des différences entre graminées, la fétuque rouge étant l’espèce qui renferme le plus de carbone, soit environ 3 fois plus que la moyenne des autres espèces. (Source-étude 2008 Plante et Cité- SFG-TOP Green)
car il libère de l’oxygène
Au niveau mondial, déforestation et urbanisation diminuent les surfaces occupées par les végétaux et donc la production d’oxygène par les plantes. Par exemple, chaque année 13 millions d’hectares de forêts disparaissent de la surface de la terre selon la FAO (Food and Agriculture Organization of the United Nations). La compensation de ce phénomène par la replantation d’arbres est lente, les arbres n’atteignant l’âge adulte qu’après plusieurs années. Les plantes, par la photosynthèse, ont la capacité de synthétiser de la matière organique en exploitant l’énergie solaire. Une conséquence importante est la libération de molécules d’oxygène. La quantité d’oxygène que peut libérer une plante est définie par la surface de ses feuilles mais aussi par leur inclinaison et la période de l’année. Les écologues mesurent et comparent la surface foliaire des plantes grâce à un indice foliaire qui représente la surface en m2 de feuilles pour un m2 de sol. La forêt amazonienne est connue pour être le poumon de notre planète, elle a un indice foliaire de 4 à 5,5, une forêt mixte (chênes pins) à un indice foliaire de 3,8. Sur 1m2 de pelouse, la surface développée des feuilles des graminées à gazon peut atteindre 2 m2. La nuit, la photosynthèse est suspendue et la plante consomme de l’oxygène. Cependant, la plante respire de manière continue le jour et la nuit. Sur 24 heures, la production nette d’oxygène est largement positive. Selon les calculs avancés par “Américan Lawns”, une surface de gazon d’un hectare a une production brute d’oxygène équivalente aux besoins de 170 personnes. Pour une forêt, cette production correspond aux besoins de 680 personnes d’après «Urban Forest protection group». Autrement dit, une pelouse de 230 m2 produit l’équivalent des besoins en oxygène d’une famille de 4 personnes. Il est donc évident qu’après les forêts, les surfaces engazonnées remplissent un rôle très important pour la production d’oxygène sur terre. Le gazon dépoussière l’air Les liens entre pollution urbaine (NO2, particules) et atteintes à la santé, (maladies respiratoires, cancer du poumon, maladies cardio-vasculaires), apparaissent de plus en plus clairement établis d’après de nombreuses études. Autour de sites industriels ou urbains, et à proximité de couloirs de transport, la poussière contient souvent une proportion significative de toxines qui sont inhalées. La poussière contient aussi des spores de champignons, de mousses, de fougères et des pollens. Les pollens en ville sont exposés à des polluants et à des phénomènes d’abrasion qui dégradent leur cuticule externe en mettant à jour des molécules allergènes qui ne devraient normalement pas entrer en contact avec les muqueuses (oeil, cavité nasale, bouche, poumon, etc.). Les poussières sont le support de nombreux microbes et autres agents pathogènes qui ne peuvent vivre longtemps en suspension dans l’air mais subsistent dans les poussières. La surface d’un gazon est irrégulière par rapport à une surface lisse telle qu’un trottoir, un parking ou une route. L’air qui passe juste au-dessus et à travers les feuilles d’un gazon est donc ralenti par la friction. Le gazon peut capturer les particules par deux méthodes : • le contact entre l’air et une feuille de gazon permet à la particule de rester attachée à la feuille (ceci est encore plus efficace si la feuille est humide),
• le ralentissement de l’air ne lui permet plus de transporter les particules les plus lourdes, et celles-ci tombent entre les brins d’herbes. Ceci ressemble au dépôt de sédiments transportés puis déposés par une rivière ou un fleuve. On estime que les gazons de la planète captent annuellement environ 12 millions de tonnes de poussières. Ces poussières, saletés et même fumées sont emprisonnées en partie par les feuilles d’herbe. Elles sont lavées ensuite dans le sol par l’eau condensée sur les feuilles et les précipitations. Les secteurs engazonnés abaissent de manière significative les niveaux de poussière et de polluants atmosphériques en comparaison à des sols artificiels. En captant entre 3 à 6 fois plus de poussière qu’un sol nu, les pelouses aux abords des pistes d’atterrissage sur les aéroports permettent de prolonger la vie des moteurs d’avions (Maryland Turfgrass Survey - An Economic Value Study 1996).

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