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Arbres en ville : un air plus pur

14/02/2025
Petit coin de verdure, refuge pour la biodiversité... Les arbres en milieu urbain sont utiles à bien des niveaux. Mais ils ont aussi un rôle auquel on pense moins : ils permettent d'épurer l'air en le débarrassant des substances polluantes, particules ou éléments gazeux souvent dangereux pour la santé.
Arbres en ville : un air plus pur
Particules de poussière, d’ozone et de dioxyde de carbone dépassent fréquemment les normes de qualité de l’air dans les zones fortement urb anisées. Et les conséquences sur la santé ne sont pas négligeables… Les particules de poussière qui pénètrent dans les voies respiratoires et les poumons peuvent ainsi être particulièrement nocives. Les arbres absorbent des substances gazeuses comme le dioxyde de carbone pour réaliser leur photosynthèse. Mais comme tous les végétaux, ils capturent également les particules de poussière et autres pollutions gazeuses présentes dans l’air. Implantés en milieu urbain, ils agissent comme de véritables filtres à poussière.
Installer des arbres près de lieux sensibles, comme ici une aire de jeux, peut être très bénéfique pour la qualité de l’air ambiant.

Protection près de la source de pollution

• Veillez à ce que la couronne de l’arbre puisse laisser passer l’air pollué soit par un choix de variété appropriée soit par une gestion guidée.
• Évitez que des arbres ne freinent trop la vitesse du vent à proximité de la source de pollution ce qui peut provoquer localement des concentrations plus élevées.
• Combinez les arbres à couronne surélevée avec des herbacées et des arbustes afin de profiter d’un feuillage à tous les niveaux.
• Choisissez des arbres qui ont une structure de branches enchevêtrées car ils contribuent à l’absorption des poussières, même si les feuilles sont tombées.
• Plantez des arbres de préférence en ligne perpendiculairement à la direction du vent pollué.
• Veillez à ne pas gêner l’afflux du vent latéral sur les arbres à proximité d’une source de pollution.
• Utilisez des arbres à proximité de la source d’émission mais aussi autour des lieux sensibles.

Source : Les arbres, une bouffée d’air pur pour la ville Dr. Ir. J.A. Hiemstra, Ir. E. Schoenmaker – van der Bijl, Drs. A.E.G Tonneijck
Les épines du Metasequoia glyptostroboides sont particulièrement efficaces pour absorber la poussière fine.

À chaque pollution son mode de capture

Tous les types de pollution ne vont pas être capturés par les mêmes parties de l’arbre. Les feuilles jouent un rôle essentiel puisqu’elles permettent l’élimination effective de la pollution. Quant aux troncs, branches, et tiges, ils assurent aussi la suppression d’une partie des particules de poussière. Sur l’épiderme d’une feuille sont présents de petits orifices, les stomates. Situés le plus souvent sur la face intérieure de la feuille, ils permettent d’assurer les échanges gazeux nécessaires à la respiration et à la photosynthèse. Les cavités augmentent la surface de la feuille, la capacité d’échange gazeux devient de ce fait extrêmement importante. Les oxydes d’azote et l’ozone pénètrent principalement par les stomates, c’est le processus d’absorption. Les stomates étant généralement fermés la nuit, l’élimination de la pollution gazeuse s’opère davantage le jour. Les feuilles larges et plates, dont les stomates sont situés directement sous la surface de la feuille, assurent une absorption optimale. Les composés organiques volatiles (COV) comme les PCB, dioxines et furanes finissent quant à eux leur vie au niveau de la cuticule de la feuille : c’est l’adsorption. Cette fine couche supérieure de la feuille est composée d’une substance graisseuse qui protège la plante notamment du dessèchement. Non solubles dans l’eau, les COV sont en revanche solubles dans les éléments graisseux de la cuticule. Une fois adsorbés, ces composés sont déposés peu à peu dans la partie interne de la feuille. Les feuilles présentant des cuticules épaisses graisseuses sont donc les plus efficaces. Ce sont par exemple les épines de conifères mais aussi certaines plantes comme le chou frisé. Enfin, les particules de poussière tombent, ou sont emportées par le vent sur les feuilles. On parle d’impaction. Pour être capturées, les particules doivent arriver directement sur la feuille ou suffisamment près pour être attirées grâce à l’électricité statique. Les inégalités sur la feuille comme les surfaces rugueuses ou les poils accélèrent ce processus. Le degré d’humidité et la matière adhérente de la feuille ont aussi leur importance. La structure de l’épine des conifères et sa forme pointue en font une excellente candidate pour l’impaction de la poussière. Les troncs, les branches et les tiges participent également à ce processus. À noter que les feuilles ou épines mortes gardent leur capacité d’impaction. Une fois déposée sur le végétal, une partie de la poussière reste agglutinée. D’autres particules peuvent se détacher sous l’effet d’un vent assez fort ou être rincées et évacuées par l’eau de pluie. Une fois sur le sol, elles sont emportées par l’eau de ruissellement ou restent collées au sol.

Gestion efficace de la végétation urbaine

• Augmenter le nombre d’arbres pour accroître la capacité de filtration.
• Favoriser de bonnes conditions de croissance grâce à des arbres sains.
• Laisser les arbres devenir adultes.
• Utiliser des arbres adaptés à l’environnement urbain et de préférence qui n’ont besoin que de peu d’entretien.
• Diversifier les variétés pour lutter contre le cocktail de pollution.
• Utiliser des conifères (de préférence à feuillage persistant) pour une absorption continue des particules de poussière toute l’année.
• Il est aussi possible d’utiliser en alternative des feuillus à feuilles rugueuses et poilues, qui permettront aussi de capter efficacement les particules de poussière.
• Choisir des feuillus à feuilles plates et larges pour capter efficacement le dioxyde d’azote et l’ozone.
• Éviter les variétés sensibles à la pollution.
• Limiter l’utilisation des variétés d’arbres qui sécrètent beaucoup de composés organiques volatils pour ne pas stimuler la production du smog en été. (Mahonia, chêne des marais, chêne pédonculé, platane, saule blanc...)
Les arbres embellissent villes et villages et participent à améliorer le climat urbain.

Des filtres à air très performants

Les arbres ont un pouvoir filtrant plus important que la végétation basse, du fait de leur feuillage qui forme un écran pour le vent. Le dépôt de la poussière sur un bois est ainsi de 2 à 16 fois plus important que sur une végétation basse. Un arbre adulte peut en capturer 1,4 kg net par an. Certains arbres adultes pourraient même capturer l’équivalent de 47 000 kilomètres de pollution par an. Une étude récente pour la ville d’Anvers à quant à elle démontré que les pointes de concentration d’ozone étaient moins élevées de 8 % dans les zones arborées. Mais tous les arbres n’ont pas la même capacité de filtration de l’air. La forme des feuilles, leur rugosité, l’agencement des branches… sont autant d’éléments qui déterminent la capacité de filtration. Celle-ci varie également selon la pollution en présence et bien sûr selon la position de l’arbre. Pour tous les composants, plus la pollution est importante plus l’arbre absorbe ou fixe la pollution tant que l’arbre n’en souffre pas. Si les arbres permettent d’éliminer de façon effective une partie de la pollution de l’air, ils jouent aussi de façon indirecte sur la pollution. En modifiant la vitesse du vent et des turbulences, ils agissent ainsi sur les concentrations locales de pollution par l’influence de la dispersion de la pollution. La diminution de la surface laissée à la végétation en ville entraîne une baisse de la capacité de filtration et donc une dégradation de la qualité de l’air. Une politique raisonnée de l’arbres en ville peut donc permettre de rendre l’air plus pur… et donc de protéger notre santé.

Les effets positifs des arbres et de la végétation sur le climat urbain

• Qualité de l’air : filtration des poussières et de la pollution de l’air,
• Micro-climat : limitation des températures extrêmes (par l’ombre et l’abri du vent). Humidification de l’air : plus frais et plus agréable.
• Gestion de l’eau : collecte de l’eau et diminution des pics d’écoulement en cas de précipitations.
• Economies d’énergie : préservation de la chaleur (abri du vent) ou de la fraîcheur.
• Valeur du bien immobilier : plus élevée à proximité des espaces verts.
• Santé : possibilités de détente et d’exercice physique.
• Biodiversité : refuges vitaux pour de nombreux organismes.
• Limitation des effets de serre : fixation du CO2.
• Paysage : écran contre le trafic routier et les industries.
• Esthétique : embellissement de la rue, du quartier…

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