Acrotone ou basitone ?
S’il est incontestable que des arbustes comme les petits érables, les troènes ou les hibiscus sont acrotones et si toutes les spirées sont de toute évidence très fortement basitones, il est beaucoup moins aisé de classer bon nombre d’arbustes, tant les principes de ramification peuvent être mêlés à différents degrés. Certains arbustes peuvent même posséder à la fois une très grande basitonie tout en présentant une très forte acrotonie. C’est notamment le cas du noisetier (
Corylus avellana), du laurier sauce (
Prunus nobilis), du lilas commun franc de pied (
Syringa vulgaris) ou même du sumac de Virginie (
Rhus), pour peu que les racines aient été blessées ou aient subi un stress. En fait, bon nombre d’arbustes cumulent plusieurs modes de ramification avec plus ou moins d’intensité. L’acrotonie peut perdurer de très nombreuses années, sans aucune basitonie, comme chez Prunus lusitanica (laurier du Portugal) ou Photinia x fraseri ‘Red Robin’, mais elle peut également se perdre assez vite (3 à 4 ans pour les cultivars de
Cornus alba) ou plus lentement (une dizaine d’années pour la plupart des Viburnum) selon la nature des plantes. D’une manière générale, moins l’acrotonie perdure et plus la basitonie ou la mésotonie sont fortes. On pourrait s’imaginer que pour un genre donné, les principes de ramification sont constants, mais ce serait faire fi de la force avec laquelle la nature s’évertue à se diversifier. Un exemple ? Le genre Cornus (cornouiller) détient probablement la palme d’or de l’éclectisme : Cornus stolonifera ‘Kelseyi’est totalement basitone. Son cousin
Cornus alba, basitone également, présente une acrotonie de courte durée (variable selon les cultivars et même les clones). Les grands cornouillers (
Cornus mas, C. controversa, C. florida, C. nuttallii, C. capitata, C. alternifolia, C. racemosa…) sont totalement acrotones. Quant à
Cornus sanguinea (et ses cultivars fluos), il est acrotone au niveau des rameaux mais développe sa basitonie de la souche en formant de nombreux rejets (prolongements végétatifs) ou drageons (pousses se formant à partir de bourgeons formés sur une racine) apparaissant directement en terre. Actuellement, il n’existe malheureusement aucune littérature permettant de classer les plantes selon leur mode de ramification, tant la tâche est ardue. Cependant, un tableau sera prochainement disponible sur
www.pascalprieur.com. Il proposera une liste étoffée de plantes et précisera pour chacune d’entre