fr
Connexion
Inscription

Récapitulatif

Votre panier est vide :-(
Accueilarticle blog

Utiliser des arbustes en accompagnement de voiries

04/04/2025
L'urbanisation toujours grandissante et la recherche d'une meilleure sécurité sont gourmandes d'espaces. Les accompagnements de voiries (terre-pleins centraux et latéraux, giratoires et abords...) et autres “délaissés” sont de plus en plus nombreux. Autrefois majoritairement minéralisés ou engazonnés, ces espaces contribuent aujourd'hui à l'esthétique des collectivités et sont maintenant fréquemment plantés d'arbustes.
Utiliser des arbustes en accompagnement de voiries
Ce changement de comportement, à la fois induit par la recherche d’une diminution des coûts d’entretien et par l’aspiration à un meilleur cadre de vie, est dorénavant rendu possible en toutes circonstances grâce, depuis quelques décennies, à l’arrivée sur le marché d’espèces de cultivars toujours plus nombreux et plus compacts. Jadis calculés au plus juste des besoins de circulation, les aménagements routiers deviennent plus gourmands en espaces d’accompagnement. A chaque situation correspond une gamme végétale. Mais attention de correctement choisir sa palette et de correctement l’utiliser, faute de quoi l’esthétique et le coût risquent fort d’en pâtir !
Où se trouve l’intérêt d’une bande latérale traitée de la sorte ? Dès la fin de l’été et jusqu’au début du printemps, les plantes offriront ce spectacle affligeant ! Quel que soit le type d’entretien voulu, aucun miracle ne sera possible : la plus grande proportion de cet aménagement est constituée de Deutzia scabra, poussant allègrement à 2 m de hauteur et fleurissant sur les bois d’un an et plus. Toute velléité de voir fleurir ces malheureux massifs sera vaine. Une grave erreur de conception lourde de conséquences et que le mieux intentionné des gestionnaires ne pourra réparer… sans refaire l’intégralité des plantations.
Chimonanthus a une odeur épicée en janvier-février.

Les bandes axiales ou latérales

De tous les espaces urbains à aménager, les bandes axiales ou latérales, servant de délimitation entre véhicules motorisés d’une part et piétons/ou cyclistes d’autre part, sont certainement les plus délicates à aménager. Il est en effet rare que la place disponible soit importante et les impératifs de maintien d’une bonne visibilité, et donc de limitation de développement, sont grands. D’évidence, les plantes utilisées devraient toutes avoir un potentiel de développement faible, adapté à la place disponible. Pourtant, les gestionnaires s’évertuent bien souvent à ne pas tenir compte de la nature des végétaux. Ils s’étonnent par la suite d’être obligés de massacrer au taille-haie plusieurs fois par an des arbustes méthodiquement choisis pour la beauté de leur floraison. Pire, au détriment du respect du végétal, le rythme des interventions est parfois dicté par des contraintes d’ordre organisationnel totalement en inadéquation avec le cycle de végétation et de floraison des arbustes ou par des difficultés de mise en oeuvre d’une signalisation de chantier temporaire. Enfin, la méconnaissance des principes de ramification des végétaux et l’utilisation à tout va du taille-haie comme remède miracle à tous les maux sont fréquemment à l’origine d’un développement anormal des plantes. Un comble, quand le but recherché est justement la limitation du développement !

Choisir des arbustes parfumés !

Parmi les arbustes, sélectionnez des arbustes parfumés que vous pouvez installer en ville, près de l’entrée de la mairie, près d’un passage piéton... Leur parfum viendra agréablement surprendre les passants et apporteront un supplément d’émotion dans votre ville ou votre village. Plantez philadelphus (seringat) aux fleurs blanches, simples ou doubles, le plus souvent parfumés, syringa vulgaris (lilas) aux panicules odorantes en mai-juin… mais encore :
- Clerodendron trichotomum (H 3 m, diam. 2 m), aux panicules délicieusement parfumées d’août à septembre.
- Choisya ternata (H 2 m, diam. 1,5 m) avec des fleurs odorantes d’avril à mai.
- Chimonanthus praecox (H 2,5 m, diam. 2 m) qui fleurit en janvier-février avec une odeur épicée.
- Elaeagnus x ebbingei (H 2 à 3 m, diam. 2 m), odorant en septembre-octobre quand il n’est pas taillé !
- Lonicera fragantissima (H 2 m, diam. 2 m), très rustique, de décembre à mars, sa floraison est parfumée.
- Osmanthus x Burkwoodii (H 1,5 à 2 m, diam. 1 à 1,5 m), au feuillage persistant, à la floraison blanche et odorante en avril-mai.
- Viburnum carlesii (H 1,25 m, diam. 1 m), avec une floraison blanche très odorante en avril-mai.
Pour ne pas avoir à les tailler et conserver leur port naturel, plantez-les en respectant leur diamètre et leur hauteur.
Nandina domestica ‘Firepower’et Buxus sempervirens. Au-delà de toute considération esthétique, forcément très subjective, les plantes de ces deux massifs sont parfaitement adaptées à l’utilisation qui en est faite. Une taille hivernale raisonnée est effectuée sur le massif de gauche. A droite, seuls les buis sont taillés régulièrement.
Délicate et parfumée la floraison du viburnum carlesii.

Les accompagnements extérieurs

Les accompagnements extérieurs de voiries bénéficient la plupart du temps de l’espace suffisant pour que les plantations soient effectuées à des distances assez éloignées des voies de circulation. Les logiques économique, esthétique et écologique voudraient donc que la nature des plantations soit en rapport direct avec le site : plantes spontanées, subspontanées d’une région ou à fasciés naturel pour les aménagements de campagne ou se voulant naturels, plantes pouvant être horticoles dans les espaces plus urbains. Plus les aménagements seront naturels, plus les distances de plantation devront être importantes et le choix des végétaux se tourner vers des plantes possédant une acrotonie, gage de bon vieillissement des massifs. Si toutefois des tailles devaient être effectuées, elles devraient respecter l’architecture naturelle des végétaux et en aucun cas être mécanisées.

Les giratoires, leurs abords et autres îlots

S’il est un type d’aménagement routier nouveau apparu ces trente dernières années, c’est bien celui des giratoires. Du minuscule “pointrond” urbain aux grands échangeurs circulaires, il est dorénavant possible de rencontrer toute la panoplie ! L’agencement paysager des grands giratoires répond aux mêmes règles que les accompagnements extérieurs de voiries et pause rarement de gros problèmes de promiscuité avec les véhicules. En revanche, il n’en est pas du tout de même dans l’aménagement des petits giratoires urbains ou de leurs abords, trop souvent maltraités à cause d’un mauvais choix de végétaux. Pourtant, la gamme des petits arbustes, capables de végétaliser n’importe quel îlot directionnel existe. Mais pour préserver la visibilité et ainsi ne pas nuire au besoin de sécurité sans déformer les plantes par des interventions mécaniques déraisonnées, mieux vaut ne pas se tromper dans le choix. En limite de voie, et en dehors de quelques rares arbustes acrotones de très petit développement et de faible croissance, utiliser des plantes de faible encombrement, de nette préférence basitones, est toujours préférable et évite toute source de nuisance.
Dans cet aménagement d’entrée de ville, largement végétalisé, seules quelques plantes acrotones donnent le volume. La dimension de l’espace est donnée par l’horizontalité des plantes couvresol tapissantes : Lonicera nitida ‘Maigrün’(chèvrefeuille persistant), Hedera helix ‘Ivalace’(lierre), Prunus pumila var depressa (amandier), Euonymus fortunei ‘Coloratus’(fusain).

Végétaux tapissants ou couvre-sol très bas

Pour qui veut se donner la peine de chercher, il est possible de trouver une gamme de plantes qui réponde à chaque problématique d’aménagement. Voici une liste d’arbustes qu’il est facile d’utiliser pour végétaliser un sol autrement que par du gazon, sans soucis d’entretien régulier. • Arctostaphyllos uva-ursi
Cotoneaster damneri (plusieurs cultivars)
Cotoneaster microphyllus (plusieurs cultivars)
Euonymus fortunei ‘Dart’s Blanket’
Euonymus fortunei ‘Coloratus’
Gaultheria procumbens
Genista pilosa ‘Vancouver Gold’
Genista tinctoria ‘Humifusa’
Hedera helix (divers cultivars)
Prunus pumila var. depressa
Stephanandra incisa ‘Crispa’

Les talus plantés

Alternative intéressante, il n’est pas rare de voir d’anciens espaces engazonnés se transformer en espaces plantés. Les motivations invoquées par les gestionnaires et les concepteurs sont essentiellement d’ordre économique et esthétique, mais les raisons écologiques tendent à gagner du terrain. Pour que l’espace puisse être appréhendé visuellement dans sa globalité, il est important de n’utiliser qu’une gamme de végétaux bas, quitte à faire ressortir, de ci, de là quelques arbustes ou arbres ayant un potentiel de développement important. La limitation de l’entretien se fera par l’utilisation de plantes couvresol rampantes utilisées en taches importantes pour ne pas avoir à gérer les franges qui s’entremêlent.
Symphoricarpos x chenaultii ‘Hancock’(symphorine, à gauche) et Euonymus fortunei ‘Coloratus’(fusain, à droite), deux alternatives intéressantes aux engazonnements. Un fauchage (tous les 2 à 3 ans, voire plus) suffit pour que l’espace reste esthétiquement acceptable.

Envie de lire la suite ?