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Concilier gestion différenciée et esthétique des arbustes d’ornement

10/04/2025
Apparue il y a une trentaine d'années, la gestion différenciée consiste à “entretenir les espaces verts autant que nécessaire mais aussi peu que possible”. Les impératifs économiques et écologiques étant de plus en plus d'actualité, la gestion différenciée s'invite avec force dans les pratiques d'entretien des espaces verts, mais ce n'est pas pour autant que l'aspect des espaces moins finement entretenus doive être négligé. Pour que le résultat soit à la mesure des attentes, il est souhaitable de connaître quelques notions élémentaires se rapportant à l'évolution des massifs d'arbustes et à l'entretien qui en découle.
Concilier gestion différenciée et esthétique des arbustes d’ornement

Les principes de la gestion différenciée

La gestion différenciée s’inscrit dans la démarche de développement durable et conduit l’entretien des espaces verts à se faire de multiples manières, variant d’une gestion horticole de prestige qui nécessite de fréquentes interventions à une gestion naturelle écologique réduisant l’entretien au strict minimum. Simple dans son principe général, elle ne doit pas être le fruit de décisions prises dans la précipitation par un simple effet de mode ou une logique de diminution des coûts d’entretien, mais elle ne doit s’appliquer qu’après mûre réflexion. Les aspects pris en compte se rapportent bien souvent aux différences d’arrosage des espaces, à la fréquence des tontes ou fauchages, à l’entretien des allées, à l’application ou non de désherbants, de fertilisants, d’insecticides et de fongicides, ou encore au choix de végétaux horticoles ou naturels…
Ces deux massifs de Weigelia photographiés à un an d’intervalle montrent parfaitement l’évolution d’une plante basitone : aucune taille n’a été effectuée. Pourtant, les plantes n’ont pas grandi, puisque la croissance ne se fait plus en hauteur une fois le système racinaire mis en place… à condition qu’elles ne soient pas taillées ou soient correctement taillées !

… et ses limites

La maîtrise des interventions de taille, souvent mise en avant, montre vite ses limites si la gamme végétale utilisée et les distances de plantation ne sont pas en adéquation avec le lieu. Trop souvent, la nature des arbustes ou leur association inadaptée entraîne des coûts d’entretien prohibitifs (fréquence des interventions, production d’une grande quantité de rémanents…) sans pour autant donner le résultat escompté à la conception ; les arbustes n’expriment pas librement leur nature, les massifs perdent rapidement leur attrait, certaines plantes en oublient même de fleurir ! Pour allier esthétique durable d’une part et gestion différenciée et responsable d’autre part, il est indispensable de bien connaître les arbustes, de maîtriser leurs caractéristiques et comportement. Il ne suffit en effet pas de savoir reconnaître les arbustes pour bien les connaître : seule une bonne compréhension des principes de construction des arbustes, de leur mode de floraison, de leur comportement et des différentes possibilités de les entretenir permet de répondre efficacement aux objectifs recherchés.
Schéma typique du vieillissement d’un rameau de spirée de printemps de 3 ans. L’extrémité sèche après avoir fleuri ; le relais végétatif est pris par de nombreuses petites pousses sans grande vigueur se formant latéralement. Sans taille, la croissance en hauteur ne se fait plus ; seule la densité et la largeur de la plante pourront évoluer.

Evolution du volume des plantes au fil des années

Les arbustes acrotones prennent du volume au fil des années et présentent un bon vieillissement des rameaux. Ils se comportent tous comme des arbres, plus ou moins ramifiés à leur base, dont la hauteur peut considérablement varier selon qu’il s’agit de Buxus sempervirens ‘Suffruticosa’(buis à bordures) ou bien de Prunus lusitanica (laurier du Portugal) ou Photinia x fraseri ‘Red Robin’. Leur utilisation sera donc à réserver aux espaces capables “d’assumer” cette augmentation de volume, faute de quoi la taille sera la seule arme capable de les contenir. La caractéristique essentielle des plantes basitones étant de se régénérer à partir de la base, il en résulte d’une part que la prise de volume est stoppée une fois que le système racinaire est totalement en place (d’une manière générale entre 3 et 5 ans), d’autre part que les bois en place ne produisent plus de rameaux vigoureux en extrémité et vieillissent par conséquent assez rapidement. Selon l’importance de leurs ramifications médianes, les plantes mésotones prendront plus ou moins de volume. Tant qu’il est possible de “cultiver” la basitonie par des tailles adaptées, le développement des plantes peut être contenu, mais si la vigueur des rameaux devient trop importante, la taille devra être plus légère et les plantes prendront inévitablement du volume. Le sureau (Sambucus nigra) et Kolkwitzia amabilis en sont des exemples typiques, surtout s’ils sont en sol riche. En revanche, Spiraea nipponica ‘Snowmound’, superbe arbuste dépassant allègrement les 2,50 m de hauteur s’il peut s’exprimer librement, peut facilement être contenu à une hauteur d’1,20 m à 1,50 m s’il n’est pas tenu compte de la mésotonie et que seuls sont conservés les bois directement issus de la souche ou de la base des rameaux.

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