L’arrosage représente l’opération principale d’entretien en matière de fleurissement hors-sol. Ce type de fleurissement nécessitant une certaine technicité, il en va de même pour l’arrosage, qui doit être tout particulièrement adapté de manière à maintenir un fleurissement de qualité sur quasiment la moitié de l’année (de mai jusqu’en octobre environ).
Prévoir la fréquence d’arrosage
La fréquence et la quantité d’arrosage doivent être définies et adaptées en fonction de plusieurs critères : la nature du substrat employé pour les jardinières et suspensions, les besoins des plantes et le climat principalement. Dans le cas d’une production interne du fleurissement, la nature et les propriétés du substrat sont connues ; dans le cas d’une production extérieure, il faudra prendre soin de s’informer de la nature et des qualités du substrat utilisé pour adapter au mieux l’arrosage. Celui-ci doit non seulement apporter aux plantes l’eau qui leur est nécessaire mais aussi intégrer la fertilisation d’entretien qui permettra de maintenir un niveau de fleurissement constant durant toute la période estivale, et ce jusqu’à l’automne. Un arrosage fertilisant peut ainsi être prévu en alternance avec un arrosage à l’eau “pure”, toutes les 2 semaines par exemple.Economique en eau
Le premier argument contre le fleurissement hors-sol, c’est la consommation d’eau ! Or, le fait de connaître précisément les volumes de substrat et d’eau des jardinières est quand même un argument en faveur de cette technique de fleurissement. En effet, on utilise des substrats parfaitement adaptés à ces conditions de culture et l’on maîtrise parfaitement les volumes d’eau apportés lors de l’arrosage. De plus, nous savons que 120 m3 d’eau suffisent à arroser 150 à 200 jardinières, selon leur volume. Pour mémoire, c’est la consommation annuelle moyenne d’un foyer français !Anticiper pour limiter les difficultés techniques…
Lors de l’implantation des suspensions, bacs et jardinières, il est important de penser aux difficultés techniques liées à l’arrosage. Dans le cas d’un arrosage manuel, il faut ainsi veiller à ce que les agents accèdent sans difficulté aux compositions. On voit encore trop souvent des suspensions inaccessibles du fait d’une implantation trop éloignée des zones d’accès pour les citernes d’arrosage. Ces incohérences, dues à un manque de réflexion préalable, entraînent ensuite des situations de travail inconfortables pour les agents d’entretien, obligés de se pencher ou se contorsionner pour accéder aux pots à arroser. Une simple vérification des distances accessibles par les agents avant l’installation des pots permet d’éviter ce genre de désagréments. Dans le cas d’un arrosage automatique, il faut également penser à l’accès des camions tonnes ou cuves sur remorques avec compteur permettant de vérifier la quantité d’eau apportée à chaque irrigation fertilisante.Optimiser les choix techniques
Si l’arrosage automatique est envisageable, il nécessite cependant une installation complexe associée à une observation attentive et permanente. Le système comprend tout un ensemble de tuyaux remontant dans des mâts et piqués sur le réseau de la ville avec, bien sûr, toutes les vannes nécessaires (y compris des clapets anti-retour). Pour ce qui est de la fertilisation, il est cependant nécessaire d’utiliser un véhicule-citerne (camion ou tracteur), à moins d’être équipé d’un système empêchant tout retour vers le réseau d’eau potable. De nombreuses communes optent cependant pour l’arrosage manuel. Pour Gilles Quennevat, directeur des espaces verts du Plessis-Robinson, il est ainsi inconcevable de traiter “mécaniquement” cette opération alors même que l’on travaille avec le végétal, élément du vivant. Ceci dit, l’arrosage manuel n’est pas forcément une ‘partie de plaisir’ pour les agents d’entretien. Opération répétitive, elle peut vite devenir fatigante pour les agents si l’équipement n’est pas approprié. Un jardinier seul au volant de son camion, qui doit descendre et dérouler son tuyau pour arroser chaque suspension une à une depuis le trottoir n’est pas dans de bonnes conditions de travail. Gilles Quennevat, dont la ville compte plus de 1 400 éléments de fleurissement aérien, l’a bien compris. Il insiste ainsi particulièrement sur l’importance du confort des agents dans le travail. La ville a pour cela notamment fait le choix de véhicules adaptés à la tâche : avec un empâtement réduit, une charge utile maximale de 1.9 t, un plateau amovible (comprenant une cage répondant à la règlementation et sécurisant l’ouvrier par un harnais et une balustrade) ainsi qu’une cabine climatisée “tout confort” pour le conducteur. Une perche télescopique en aluminium (très légère) allant jusqu’à 4 m, permet au deuxième jardinier d’accéder sans effort aux suspensions.Des bacs pour une hydratation optimale
L’arrosage manuel des jardinières n’est pas toujours facile, particulièrement quand les conditions d’accessibilité n’ont pas été bien pensées lors de la mise place. Aussi, de nombreux fabricants proposent maintenant des bacs intégrant un système d’hydratation. Les plantes trouvent ainsi l’humidité et les éléments nutritifs nécessaires, en quantité adéquate. Jardiprotech a par exemple breveté son système d’irrigation HPN (Haute pression naturelle) : optimisation de la réserve d’eau, hydratation de substrat par méchage en fibres naturelles et biodégradables permettant une irrigation de la plante de manière progressive, régulière et évitant les chocs thermiques à l’arrosage. Green City propose également une réserve d’eau intégrée dans la double paroi de ses contenants : une grille de séparation amovible entre la réserve d’eau et le substrat et un bouchon de vidange permet de résoudre rapidement les problèmes phytosanitaires qui pourraient subvenir. Dans tous les cas, la question de l’arrosage doit être posée avant toute implantation de jardinière.S’adapter à la vie de la ville
Pour éviter que les véhicules d’arrosage ne se retrouvent coincés dans la circulation ou ne perturbent celleci aux heures de pointe, il convient d’adapter les horaires de passage à la vie de la ville… L’arrosage matinal étant préférable (en matière de températures), un circuit défini en fonction des fréquences et des grands axes de circulation permettra d’éviter une gêne des usagers comme des jardiniers, notamment dans les villes de grande taille. Gilles Quennevat rappelle qu’il n’est en effet pas rare que les jardiniers se fassent insulter pendant leur travail par des conducteurs ulcérés. Pour y remédier, la ville du Plessis Robinson a ainsi décidé de procéder à l’arrosage de ses jardinières et suspensions de 6h à 13h avec, de 6h à 8h, le passage dans les rues à grandes circulations, et de 7h30 à 9h30, le passage dans les rues pavillonnaires. Par ailleurs, lorsque cela s’avère nécessaire, le maire n’hésite pas à prendre des arrêtés de circulation afin de faciliter le travail des équipes des espaces verts.