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Le Parc Beaumont, entre histoire et renouveau

15/05/2025
Le Parc Beaumont, entre histoire et renouveau
Conçu dans l’esprit des jardins à l’anglaise, le parc Beaumont, joyau historique de onze hectares, attire chaque année des milliers de visiteurs. La Ville de Pau veille aussi bien à la préservation du Parc qu’à son évolution, en adaptant les pratiques et les usages.
Ancienne propriété des héritiers du comte de Beaumont, le domaine de Beaumont devient celui de la Ville de Pau en 1878. Dès lors, sous l’impulsion du maire Aristide de Monpezat, le parc évolue en jardin public et s’impose comme une connexion unique entre le centre-ville et son grand paysage. À partir de 1898, l'architecte-paysagiste Henri Martinet transforme le parc en jardin à l'anglaise, introduisant des essences exotiques et des aménagements tels qu’un lac, un kiosque à musique, un jardin pyrénéen et un théâtre de verdure.
Un couple de cygnes a été introduit le jour de l’inauguration, quelques mois après le décès du précédent couple à la suite d’une indigestion provoquée par du pain. Des pancartes explicatives ont été installées par la Ville pour avertir les usagers.

Les caractéristiques d’un jardin à l’anglaise

Dès la fin du XIXe siècle, le parc Beaumont s’impose comme un jardin botanique, conçu pour accueillir une vaste collection de plantes exotiques. “Les visiteurs peuvent découvrir des arbres majestueux comme des cyprès chauves, des cèdres de l’Himalaya ou des séquoias à feuilles d’if. On y retrouve également des incontournables : catalpas, magnolias, araucarias, qui se mêlent à la flore pyrénéenne”, explique Karine Stoklosa, directrice adjointe de la direction qualité du cadre de vie et nature en ville. Ailleurs, des compositions florales de type ‘mixed-borders’ avec des plantes vivaces et des bulbes habillent les allées et connaissent chaque année un renouveau. Les alternances de couleurs, de hauteurs et de silhouettes créent des scènes toniques appréciées des visiteurs.
Plus de 4 agents travaillent à temps plein à l’entretien des espaces verts du parc Beaumont, représentant environ 5 000 heures de travail annuel.

L’entretien et la gestion différenciée

Engagée en faveur de la biodiversité, la municipalité consacre chaque année un budget de 50 000 euros à la rénovation et l’entretien du site. “Sur les dix-sept agents communaux affectés aux espaces verts pour le secteur centre-ville, 4,6 équivalents temps plein sont spécifiquement dédiés au parc Beaumont”, explique Sébastien Ayerdi, élu en charge des espaces verts et de la propreté urbaine de la Ville de Pau. Depuis quelques années, le parc est structuré en zones d’entretien différencié, intégrant trois niveaux de tonte. “Certaines prairies sont tondues régulièrement pour favoriser l’accueil du public. D’autres espaces connaissent une tonte plus douce, assurant un équilibre entre faune, flore et usages”, précise Karine Stoklosa, avant de poursuivre : “En zone de pente, les interventions sont plus délicates alors nous laissons la flore se développer autant que possible.”

Des animations permanentes et ponctuelles

Lieu de passage et de détente, le parc Beaumont est l’un des sites les plus fréquentés de la ville de Pau, notamment à la belle saison, où plusieurs centaines de personnes s’y arrêtent chaque jour. Pour répondre à cette fréquentation, le parc propose un éventail d’animations permanentes : “On y retrouve un train touristique qui circule quotidiennement, un glacier, un kiosque et des aires de jeux pour les plus jeunes. C’est un mélange diversifié, à l’image de nos plantations !”, complète l’élu avec enthousiasme. À ces installations pérennes s’ajoutent des activités ponctuelles, qui contribuent à faire du parc un lieu évolutif. Courses solidaires, marches sportives, événements festifs… le parc sert régulièrement de décor vivant aux manifestations locales. L’été, il se transforme en scène culturelle à ciel ouvert. Son amphithéâtre accueille jusqu’à 1 000 spectateurs assis, dans une ambiance familiale. Concerts, spectacles et performances artistiques s’y tiennent gratuitement tout au long de la saison.
Un travail particulier a été mené autour de l’éclairage nocturne, avec le concepteur et scénographe Lionel Bessières de la société Quartiers Lumières.

Une rénovation ambitieuse

Le parc a fait l’objet d’une rénovation d’envergure en 2019. Déjà labellisée quatre fleurs depuis 1985, la Ville a vu ses efforts couronnés par l’obtention, en 2019, du Prix national de la valorisation du patrimoine paysager et historique. Une récompense qui confirme la qualité du savoir-faire municipal. “L’intention était de faire ressortir les influences de la Belle Époque et des Années folles”, indique Karine Stoklosa. Ainsi “les lisières arborées ont été densifiées pour structurer l’espace, les grandes clairières restaurées et un soin particulier a été apporté à la réouverture de perspectives visuelles sur les Pyrénées”. L’île centrale de la pièce d’eau a été légèrement déplacée, laissant place à de nouveaux refuges pour la faune et un couple de cygnes a été introduit le jour de l’inauguration. Le Théâtre de verdure a fait l’objet d’une remise en valeur avec la restauration des gradins en pierre d’Asson au moyen de dalles de pierre de la Rhune. Soutenue par la Fondation du Patrimoine et la Fondation Total, la rénovation a également mobilisé plusieurs acteurs : l’entreprise Télécom Optique Services a pris en charge l’éclairage, tandis que la SARL Lumières Utiles s’est chargée du matériel de commande. Par ailleurs, les essences choisies pour les plantations font écho à la palette végétale paloise. Parmi elles, figurent le Jacaranda mimosifolia, le Fagus sylvatica ‘Purpurea’, le Gleditsia triacanthos ‘Sunburst’, le Toona sinensis ‘Flamingo’, ou encore le Davidia involucrata. Arbres, arbustes et vivaces ont été fournis par les Pépinières Charentaises. L’ensemble compose un tableau évolutif et diversifié de feuillages, silhouettes et couleurs.
Dans une volonté d’adapter ses pratiques de gestion, la ville a expérimenté l’éco-pâturage, mais l’initiative s’est révélée peu compatible avec la fréquentation du parc. Cette démarche illustre néanmoins la volonté de l’équipe municipale d’adapter ses modes de gestion.

Quels projets à venir ?

“Nous veillons à ne pas figer le parc dans le temps. L’évolution des usages et du climat exigent une adaptation constante de nos pratiques”, souligne Sébastien Ayerdi. La gestion des eaux pluviales est une préoccupation centrale de la commune. “Dans sa configuration actuelle, le parc ne permet pas une infiltration à la parcelle sur l’ensemble de sa surface. Nous amorçons donc une réflexion globale à ce sujet”, complète Karine Stoklosa. Des solutions ponctuelles ont toutefois été mises en œuvre pour limiter les dégradations liées aux pentes et à l’écoulement de l’eau. Au niveau des allées, des calades, motifs pavés emblématiques du Sud-Ouest ont été réalisées par l’entreprise de paysage locale Guichard, pour stabiliser les sols et favoriser l’infiltration. Parallèlement, la Ville encourage les dynamiques de concertation. Récemment sollicitée par une association locale, elle a saisi l’opportunité d’un partenariat autour de la lisière nord du parc, restée jusqu’ici en retrait. L’association Les vergers d’abondance, composée d’une vingtaine de riverains du parc Beaumont, a manifesté sa forte motivation pour la création d’un verger solidaire avec les habitants. “Nous leur avons proposé d’investir une partie de la frange nord du parc et une joyeuse plantation collective a eu lieu fin janvier. Plusieurs élèves de l’école Bosquet et du collège Marguerite de Navarre, ont participé à la plantation et l’association s’occupera de l’entretien des fruitiers. Une initiative qui inscrit le parc dans une dynamique de lien social que nous souhaitons encourager”, conclut Karine Stoklosa.
Le jardin pyrénéen remonte aux Années folles et les années 1930. Longtemps privilégié par les couples mariés pour les séances de photographie, le site a fait l’objet d’une recomposition révélant finement le squelette rocheux de l’ouvrage.