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Parcourir un village-jardin remarquable !

25/10/2024
Parcourir un village-jardin remarquable !
Yèvre-le-Châtel (4 Fleurs) fait partie des deux villages de France labellisés “village-jardin”, ainsi que “jardin remarquable”, notamment pour sa sublime roseraie et son fleurissement en terrains ingrats.
Les habitants qui fleurissent leurs habitations reçoivent des végétaux vivaces variés lors de la fête du printemps, dans le cadre de la remise des prix, les incitant à contribuer à la végétalisation durable du village.
Ce petit village du Loiret (230 habitants) collectionne les récompenses depuis dix ans : labellisé 1 Fleur en 2010, la Commune poursuit son engagement jusqu’à la fameuse quatrième Fleur en 2020 et le renouvellement trois ans après, accompagné du Prix de la diversité végétale. En tant que village-jardin, Yèvre-le-Châtel accompagne systématiquement la valorisation de son riche patrimoine historique (bâtiments anciens, maisons en calcaire du pays, forteresse et églises médiévales…) par la plantation de nombreuses vivaces, créant ainsi un fleurissement respectueux de l’environnement et adapté à la nature en zone urbanisée (insectes pollinisateurs). Étape sur la route de la rose du Loiret, ce village a réalisé une roseraie-conservatoire en 2020, valorisant le rosiériste renommé Marcel Robichon, prédécesseur d’André Ève sur le territoire. Un atout supplémentaire qui prouve l’engagement des élus et agents à faire vivre les traditions locales et à embellir leur village grâce au végétal.
Les vivaces économes en eau sont privilégiées, ainsi que l’enherbement des accotements, et la suppression des jardinières et suspensions est mise en avant par la Commune.

Végétaliser un village-jardin

Yèvre-le-Châtel demeure, comme de nombreux villages médiévaux, un terrain contraignant pour cultiver le végétal : sol argilo-calcaire nécessitant un apport de terreau à la plantation et d’engrais organique régulier, pavés calcaires, aucun trottoir et très peu d’espace devant les maisons, imposant une série d’expérimentations sur les pieds de mur, clôtures et façades pour composer une palette végétale durable. “Notre fleurissement a commencé 40 ans auparavant, lorsqu’il n’y avait encore que des étroites bandes de terre au bord des rues asphaltées. Nous avons progressivement créé des aménagements paysagers et les espaces mal exposés sur lesquels les vivaces ne se développaient pas ont été enherbés, garantissant ainsi de la fraîcheur”, présente Annick Le Menn, responsable bénévole du fleurissement et de la végétalisation du village.
Yèvre-le-Châtel sensibilise également ses habitants grâce aux panneaux pédagogiques, à la mise en avant des labels dans la presse locale, sur le site de la mairie…

Bien s’entourer, puis expérimenter

Pratiquement l’intégralité des espaces publics du village est végétalisée et notamment près de 4 km de pieds de murs et de façades. “Au début de nos projets d’aménagements paysagers, la Société d’horticulture du Loiret m’a aidé à choisir des végétaux couvrants et m’a conseillé de privilégier les plantes couvre-sol dans les massifs afin de maîtriser durablement l’entretien du village”, raconte la responsable. Enherbement le long des murets et plantation d’arbustes pour rompre la distance, variation entre la plantation d’iris et de fleurs moins gourmandes en eau le long d’une façade… sont autant de connaissances acquises au cours des années, façonnant ce véritable village-jardin. “Nous respectons le patrimoine bâti, restons sobres dans nos choix de végétaux et recherchons toujours à minimiser l’entretien, l’arrosage, les coûts afférents… L’objectif est également d’associer au maximum les habitants aux actions de jardinage”, ajoute-t-elle. En effet, le marché du “terroir-fête des plantes” (valorisant les produits locaux), la manifestation de la route de la rose du Loiret, le concert thématique sur l’harmonie florale, les rendez-vous des jardins avec des visites des différents espaces végétalisés… sont autant d’événements favorisant l’implication des citoyens et la valorisation des actions menées.
Les rosiers font partie de la culture et du patrimoine local, avec la présence du rosiériste de renom André Ève, et auparavant de Marcel Robichon, mis à l’honneur par la récente création d'une roseraie-conservatoire.

Compositions florales

Qui dit village-jardin, dit végétal toute l’année. “J’ai d’abord étudié l’orientation nord / sud de chaque espace à végétaliser dans le village, avant de sélectionner une palette végétale de plantes résistantes aux maladies et aux sécheresses. L’objectif était de réaliser un fleurissement durable et continu”, explique Annick Le Menn. De plus, la “jardinière en chef” a favorisé l’harmonie des couleurs et la diversité de formes et strates pour orienter le regard du visiteur. “Nous plantons nos massifs à 60 cm de profondeur le long des murs des maisons, avec des strates plus hautes que sur les bordures de routes afin de conserver une cohérence paysagère. En ce qui concerne les couleurs, je choisis les tons en fonction des végétaux déjà présents, par exemple les rosiers des pépinières André Ève plantés il y a trente ans”, précise-t-elle. Sans oublier d’autres projets comme la plantation d’une amanderaie, la conception d’un tunnel de gourdes pèlerines (en référence au sentier vers Saint-Jacques-de-Compostelle) et la création au sein de la forteresse de carrés médiévaux où se retrouvent plantes aromatiques et médicinales utilisées au Moyen Âge.
Les carrés médiévaux, créés au sein de la forteresse pour en agrémenter la visite, présentent des plantes aromatiques et médicinales utilisées au Moyen Âge.

Palette végétale

Annick Le Menn s’est d’abord inspirée des villes et villages fleuris du territoire pour choisir les végétaux plantés, et s’est naturellement dirigée vers la pépinière locale ‘Le Châtel des vivaces’. “J’ai d’abord effectué les premiers tests de vivaces il y a dix ans avec des valeurs sûres comme les sauges, les anémones, les gauras, les nepetas… auxquelles s’ajoutent ponctuellement iris, roses trémières ou encore tulipes”, se remémore la responsable. En ce qui concerne les arbustes, une vingtaine d’espèces classiques se dressent le long des ruelles, de préférence à feuilles persistantes, comme des abelias, Choisya ternata et Osmanthus. Elle ajoute : “Nous avons également choisi des arbustes à feuilles caduques qui fleurissent au printemps, apportant de la luminosité très tôt dans l’année, comme les forsythias puis les weigelias. À l’été, ce sont les hibiscus qui embellissent le village”.

La roseraie-conservatoire de Marcel Robichon

Le passage du CNVVF pour la 4e Fleur a été l’opportunité de mettre en œuvre un projet ambitieux : la création d’une roseraie-conservatoire consacrée aux obtentions de Marcel Robichon dont les serres de Pithiviers étaient proches. Peu après l’obtention de la 3e Fleur, la Commune avait acheté une ancienne friche industrielle pour en faire un lieu de rencontre destiné à s'inscrire dans la célèbre Route de la rose du Loiret. La responsable, ainsi que les trois employés en contrats aidés (PEC) de l'association locale de mise en valeur et une vingtaine de bénévoles ont alors planté 100 mètres de rosiers anciens sur cet espace (par ordre chronologique de leur création de 1927 à 1968), agrémentés de plantes vivaces pour que le lieu soit toujours fleuri. À noter que l’idée d’une roseraie en longueur, telle une frise chronologique, provient du nom du dernier rosier créé en 1968 par Marcel Robichon, appelé “Guirlande Fleurie”.