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Bougainville : cap sur Marseille Nord !

01/01/2025
Bougainville : cap sur Marseille Nord !
Le parc Bougainville constitue une trait d’union aux allures de (haute)-couture végétale, entre différents quartiers de Marseille, en pleine métamorphose dans le cadre d’Euroméditerranée. Il est également la première pièce d’une future série de parcs le long du ruisseau des Aygalades, lui aussi ramené à la vie.
Le parc est agrémenté de mobilier en béton pour profiter d’un moment en plein-air ; banquettes (modèle R Modular) et chaises longues (modèle Ar Puro) du fournisseur Amop et tables de pique-nique (modèle Balarés) du fournisseur Larus Design.

Le parc Bougainville à Marseille a revitalisé un ancien site industriel fermé sur lui-même. Ce lieu abritait des activités liées à l’automobile et à la mécanique - notamment l’ancienne fourrière de la Ville, une station-service et une station de lavage. Situé au coeur de quartiers résidentiels densément habités, le site de 4 ha était sans attrait pour les habitants qui, au fil des années, lui ont naturellement tourné le dos, créant une enclave minérale nette dans ce tissu urbain. La conception du parc Bougainville, en deux phrases de travaux, vise à reconnecter les quartiers entre eux et à offrir un espace public de qualité afin de compenser le déficit d'espaces verts de cette partie de la Ville. A cela s’ajoutent les enjeux contemporains de restauration de la biodiversité, de renaturation des milieux aquatiques et de lutte contre les îlots de chaleur urbains. Le parc Bougainville représente le premier maillon d’une future coulée verte avec le parc des Aygalades (18 ha - en concours) et le parc existant François Billoux (5 ha) ; ils formeront une trame verte et bleue de 20 hectares le long du ruisseau des Aygalades.

Trois aires de jeux réalisées, une aire de jeux d’eau avec fontaine sèche, une terrasse avec des agrès sportifs, de fitness et des paniers de baskets, une aire de sports de glisse (en photo), deux tables de ping-pong et deux baby-foots composent la programmation.

La topographie comme trait d’union

Le site du Parc de Bougainville est entouré de plusieurs quartiers historiquement isolés les uns des autres. A l’Ouest, en contrebas, se trouve le quartier des Crottes, à proximité immédiate de la station de métro Bougainville. A l’Est, les quartiers Bellevue et Félix Pyat dominent le site. La conception du parc permet de rétablir le lien, en repensant la topographie du site pour favoriser une continuité entre les quartiers. “Nous avons imaginé un parc en terrasses, partant d’un premier îlot qui prolonge l’altimétrie du quartier Bellevue et d’une succession de niveaux pour descendre progressivement vers la partie basse du site,côté métro”, introduit Marie-Adeline Arnaud, directrice du projet de l’agence D’ici et Là. Pour réaliser déblais et remblais dans une approche économe en ressource, un travail méticuleux des terres du site a été orchestré. “De plus, nous avons conservé le maximum d’éléments paysagers existants”, ajoute Marie-Adeline Arnaud. “Quelques murets et figuiers ont été intégrés aux nouveaux aménagements, ainsi que la structure du hangar de l’ancienne fourrière, désormais utilisée comme ombrière dans le parc. Cet élément emblématique sert à la fois d’identité visuel au nouveau lieu et de mémoire de l’histoire industrielle du site”, complète-t-elle.

De grandes pelouses ouvertes, appelées ‘véritables espaces capables’, ont été aménagées pour permettre des usages libres et spontanés.

Un parc contemporain

“L’usage des parcs a évolué : ils sont désormais des lieux de reconnexion à la nature, de bien-être pour la population et d’expression de la vie associative et locale. Les habitants, de plus en plus attachés au plein-air, sont également plus sensibles à la protection de la nature, conscients de son rôle essentiel dans leur qualité de vie”, explique Nassera Ben Marnia, adjointe au maire de Marseille en charge des espaces verts, des parcs et jardins et du retour de la nature en ville. La renaturation du site s’est structurée autour de celle du ruisseau des Aygalades, rayé du paysage au siècle dernier lors de l'urbanisation de Marseille. Sur l’emprise du site, à quelques 500 mètres de la mer, le ruisseau était totalement artificialisé et “contenu” dans un cadre béton en forme de “U” de 5 m de haut et de 7 m de large. Rendu invisible depuis l’espace public et peu connu de la population, il représente pourtant un lien géographique du site avec le grand paysage de la Ville. Le fleuve côtier prend sa source sur le flanc nord-ouest du massif de l’Étoile, massif montagneux encerclant le Nord de la ville de Marseille, il traverse les arrondissements Nords de Marseille et se jette dans la mer Méditerranée à deux pas de la tour Zaha Hadid.
En phase 2 d’aménagement, le cadre en U sera démoli sur un linéaire de 175 m afin de ‘décorseter’ le ruisseau et permettre un élargissement significatif du gabarit de la rivière. “L’objectif est de recréer un fond biogène, de végétaliser les rives et de rendre le ruisseau accessible aux promeneurs. Les berges et les abords seront aménagés en rive droite afin de créer un linéaire de promenade et offrir aux visiteurs un accès au niveau de l’eau”, ajoute Marie-Adeline Arnaud. Concernant les usages du parc, plusieurs esquisses proposant différents scénarios d'organisation ont été élaborées et présentées par Euroméditerranée aux habitants. Ces derniers ont opté pour une organisation qui répartit les activités dans l’ensemble du parc. Au nord, de grandes pelouses ouvertes, appelées ‘véritables espaces capables’, ont été aménagées pour permettre des usages libres et spontanés. Ces espaces sont ponctués de zones programmées, offrant une diversité d’aménagements répondant aux besoins variés des usagers. Les espaces programmés regroupent plusieurs offres. Trois aires de jeux réalisées par le groupement mené par Paysage Méditerranéens, une aire de jeux d’eau avec fontaine sèche, une terrasse avec des agrès sportifs, de fitness et des paniers de baskets, une aire de sports de glisse, deux tables de ping-pong et deux baby-foots. Le parc comprend également un relais nature avec jardin pédagogique et un jardin partagé indépendant du parc.

Pour restaurer la fertilité d’un site initialement minéral tout en limitant le volume de terre rapportée, un aménagement par zones a été adopté, avec des espaces comme les jardins-entrées offrant davantage de richesses végétales. La première phase du projet (2,5 ha) a été livrée en 2024. La deuxième, comprenant la renaturation du ruisseau des Aygalades, a démarré et sera livrée en 2027.
Pour tenir compte des désagréments du chantier pour les habitants, le jardin partagé a été réalisé et livré en premier pour compenser la durée des travaux du parc qui allait s’étendre sur plusieurs mois.

Retrouver de la fertilité sur un site minéral : travailler par zones

Un des défis majeurs de ce site consiste à transformer un espace minéral en espace fertile. “Compte tenu des vastes surfaces à aménager, il a été essentiel de trouver un compromis entre l’apport de terre végétale et la préservation de cette ressource, l’anticipation de l’entretien du parc et la création d’une végétation généreuse. Nous avons ainsi opté pour de grandes masses végétales d’arbustes et d’arbres et avons dédié certains espaces à des aménagements plus travaillés, avec une végétation plus variée et riche”, explique Marie-Adeline Arnaud. Quatre jardins-entrées thématiques ont été aménagés apportant une identité propre à chaque entrée. “Dans ces jardins-entrées, nous nous sommes permis plus de richesse, notamment avec la plantation de vivaces, que dans les autres secteurs”, informe la paysagiste. L’entrée Bougainville, ou Jardin du Voyage, clin d’oeil au célèbre aventurier, renvoie à l’imaginaire des grandes explorations avec une végétation exotique et tropicale. L’entrée Lesseps propose un Jardin de Garrigue, mettant en scène des plantations méditerranéennes adaptées à la sécheresse. L’entrée Caravelle s’ouvre sur un Jardin de boisement méditerranéen planté sur une butte avec un belvédère offrant une vue dégagée. Enfin, l’entrée Bellevue est accolée à un jardin partagé, conçu comme un espace indépendant du parc. Parmi ces aménagements, une lisière végétale épaisse met également à distance les bâtiments alentours. “Pour le choix de la palette végétale, nous avons bénéficié de l’expertise de Véronique Mure, botaniste et enseignante à l’École du Paysage de Marseille, spécialisée dans les végétaux adaptés aux milieux méditerranéens”, complète la directrice. Au total, 646 arbres, 15 088 arbustes et 2 756 plantes vivaces ont été plantés, constituant une palette majoritairement méditerranéenne ou adaptée au climat local. De grandes fosses de plantation sur 80 cm de profondeur ont été créées sur les zones de plantation. Quelques exemples d’arbres plantés, micocoulier, tilleul, pin d’Alep, pin parasol, Eucalyptus, érable de Montpellier, arbre de Judée, Cyprès, chêne blanc, chêne vert,… Quelques exemples d’arbustes plantés : myrthe, gattilier, grévillea, pistachier, nerprun,…

Le Parc a transformé un ancien site industriel en pièce de verdure. La structure de l’ancienne fourrière a été conservé et sert à la fois d’identité visuel au nouveau lieu et de mémoire de l’évolution du site.

Matériaux durables

“Nous avons utilisé la topographie pour éviter 500 m de clôture. La limite du parc le long du Boulevard de Briançon, appelée ‘saut de loup’, a été surcreusée afin que la délimitation se fasse par la différence du niveau. Cette limite en creux permet une économie significative sur la serrurerie du projet et de conserver des vues ouvertes sur le parc depuis l’espace public”, partage Marie-Adeline Arnaud.Les matériaux utilisés pour le parc ont été sélectionnés pour leur durabilité. Le béton coulé désactivé, le béton beige et l’agrégat calcaire issu d’une carrière locale permettent une unité. Les larges allées de 4 mètres, conçues pour le passage des pompiers, intègrent des calades en galets sciés sur 1 mètre de large, réduisant ainsi la proportion de béton et rappellent les sols typiques du paysage méditerranéen. Des lisses basses métalliques, réalisées par l’entreprise Espacs, co-traitant du mandataire Paysages Méditerranéens, encadrent les plantations et sont les supports du matériel d’arrosage. Le parc est agrémenté de mobilier en béton ; banquettes (modèle R Modular) et chaises longues (modèle Ar Puro) du fournisseur Amop et tables de pique-nique (modèle Balarés) du fournisseur Larus Design.


Phasage optimisé

Le jardin partagé, situé en dehors des grilles du parc et conçu comme un espace autonome, a été réalisé en premier. “Il s’agissait de notre chantier ‘zéro’, un chantier éclair de 5 mois. Nous avons décidé de livrer cette partie aux habitants en premier pour compenser la durée des travaux du parc qui allait s’étendre sur plusieurs mois”, conclut la paysagiste. Il est désormais géré par une association et a été rapidement investi par les habitants. La première partie du parc est désormais ouverte au public depuis février 2024. Les travaux de la partie sud vont débuter en mars et s’étaleront sur une durée de 30 mois. Cette seconde phase se concentre principalement sur la renaturation du ruisseau, un chantier complexe qui exige une gestion minutieuse des aménagements hydrauliques et écologiques pour rétablir un bon équilibre naturel.

FICHE TECHNIQUE


Maître d’ouvrage

Euroméditerranée

Lots travaux

- Lot 1 - Démolitions, terrassements, gestion de la pollution et génie civil : Razel
- Lot 2 - Maçonnerie revêtements, VRD : Razel
- Lot 3 - Éclairage : Citéos
- Lot 4 - Espaces verts, arrosage : idverde
- Lot 5 - Mobilier, jeux, serrurerie : Groupement Paysages Méditerranéens mandataire (fourniture et pose de mobilier), Pro Urba co-traitant (fourniture et pose de jeux), Espacs (serrurerie) Territoire Skate-park co-traitant (construction butte et revêtement béton), Amop et Larus Design (mobiliers)
- Lot 6 - Génie écologique : Vinci
- Lot 7 - Jeux d’eau : Aqua Pro Urba

Pépinières

- Margheriti Piante (Italie) pour les arbres
- Pépinière Rouy (13) et Margheriti Piante (Italie) pour les arbustes
- Pépinière Rouy (13) pour les vivaces
- Ets Perret (13) pour les gazons

Superficie

4,5 ha

Budget

13,5 millions d'euros HT

Date de réception

Fev-24 (Phase 1) et Sept-27 (Phase 2)